Le 22 novembre 2024, la Galerie Bortier, perle discrète du centre de Bruxelles, rouvre ses portes après une ambitieuse rénovation. Ce passage historique, connu pour ses librairies spécialisées en livres rares, amorce un virage audacieux en accueillant de nouvelles enseignes gastronomiques. Une transformation qui suscite autant de curiosité que de débats.
Une renaissance dans un écrin historique
Depuis sa construction en 1848, la Galerie Bortier incarne un espace de calme et de réflexion, porté par le souffle des pages jaunies et des conversations érudites. Aujourd’hui, ce cadre d’exception se modernise pour répondre à des attentes nouvelles. Verrières restaurées, colonnes néorenaissance et mosaïques au sol forment toujours l’écrin, mais l’ambiance se fait désormais plus éclectique.
Livres et saveurs : un mariage inattendu
Les librairies historiques de la galerie continuent d’être à l’honneur, notamment grâce au Kawa Club, un café littéraire chaleureux qui promet des moments de lecture accompagnés de pâtisseries ou de boissons artisanales. Des événements, tels que des lectures ou la remise du prix littéraire René Pechère, viendront renforcer l’identité culturelle du lieu.
À côté des livres, des comptoirs gastronomiques innovants font leur apparition. Naanry, avec ses currys authentiques, ou Polpo, spécialisé dans les produits de la mer, apportent une dimension gustative au passage. Une épicerie italienne et un bar à bières artisanales enrichissent cette offre. Ces enseignes ambitionnent d’attirer une clientèle variée, tout en dynamisant l’espace.
Une transformation sous le feu des critiques
Malgré son ambition de réconcilier culture et gastronomie, cette métamorphose n’est pas sans soulever des problématiques. Certains acteurs historiques, comme la libraire Fanny Génicot, s’inquiètent de l’équilibre entre les activités. « Les livres anciens, ça ne va pas bien avec les odeurs de friture », confie-t-elle. La crainte d’un déséquilibre entre tradition littéraire et commerce alimentaire plane.
La contestation s’est également officialisée avec une plainte déposée par Inter-Environnement Bruxelles (IEB), qui dénonce des travaux réalisés sans permis et un glissement vers des activités horeca non conformes. En réponse, Thierry Goor, concepteur du projet, insiste sur l’approche équilibrée : « Nous avons davantage de m² dédiés à la culture qu’auparavant. » Pour lui, la galerie ne deviendra pas un simple food market, mais un lieu hybride où les plaisirs du livre et de la table cohabitent.
Un défi pour l’avenir
Cette transformation met en lumière un enjeu plus large : comment préserver l’identité d’un lieu tout en le rendant attractif pour les nouvelles générations ? Pour les visiteurs, l’expérience est prometteuse : un voyage dans le temps entre les étals de livres rares, ponctué de découvertes gustatives. Mais pour les détracteurs, cette hybridation risque de dénaturer l’âme du lieu.
Une invitation à découvrir
Malgré les débats, la Galerie Bortier invite à la découverte et à la rencontre. Entre lectures, dégustations et flâneries, elle aspire à devenir un lieu incontournable, conjuguant patrimoine et modernité.
Rendez-vous dès le 22 novembre pour explorer cette galerie réinventée, où se mêlent saveurs et lettres dans un décor unique.