Amalgame

Iris van Herpen célèbre l’océan en haute couture

Imaginez une robe qui scintille au rythme de vos mouvements. Des tissus qui ondulent comme des méduses. Des silhouettes flottantes baignées de lumière et parfumées d’embruns. Bienvenue dans l’univers d’Iris van Herpen, où la couture devient un écosystème vivant.

Une collection comme un souffle marin

Le 7 juillet 2025, à Paris Haute Couture Week, la créatrice néerlandaise Iris van Herpen a une nouvelle fois émerveillé son monde avec Sympoiesis. Un mot intrigant, presque magique, qui signifie littéralement “créer avec”. Avec qui ? Avec la nature, l’océan, les algues… mais aussi avec des artistes, des ingénieurs et des émotions.

Cette saison, elle plonge au cœur du vivant et s’inspire de l’océan, ce géant bleu qui nous nourrit, nous apaise… et que nous malmenons trop souvent. Van Herpen lui rend hommage avec une série de pièces spectaculaires, sculptées comme des vagues, fluides comme une brise, puissantes comme une marée haute.

Une robe… bien vivante

L’un des moments les plus fous du show ? Une robe habillée de 125 millions d’algues bioluminescentes, oui, vous avez bien lu. Cette pièce lumineuse, conçue avec le bio-designer Chris Bellamy, vit littéralement : elle réagit au mouvement, scintille dans l’obscurité et demande huit heures de repos par jour pour survivre.

Conservée dans une chambre de verre à température précise, elle a tout d’un organisme fragile. Une robe à soigner comme un jardin secret. Évidemment, pas une tenue du quotidien, mais une création-poème qui ouvre une réflexion sur la relation entre la mode et la nature.

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Danse, lumière et parfums

Ce défilé ne se regarde pas seulement, il s’écoute, se ressent, se respire. Dès les premières minutes, les spectateurs sont plongés dans une ambiance quasi hypnotique : une danseuse se fond dans une lumière mouvante, des voiles de soie flottent dans l’air comme des méduses célestes, les tissus captent la lumière et renvoient des reflets aquatiques.

Le tout accompagné d’un parfum sur mesure signé Francis Kurkdjian, une vague invisible d’émotions. Aquatique, profond, presque irréel, ce sillage olfactif prolonge les mouvements des silhouettes et crée une bulle sensorielle unique.

Une mode qui prend soin du monde

Chez Iris van Herpen, chaque détail a du sens. Derrière la beauté saisissante de ses créations se cache un message fort : celui de notre interdépendance avec le vivant. Les matières utilisées sont souvent issues de biotechnologies — comme la Brewed Protein, une fibre créée par fermentation — ou travaillées à partir de soie recyclée, de fibres translucides, d’organza léger comme l’air.

Certaines robes semblent flotter, d’autres défient la gravité. Les couleurs oscillent entre le vert algue, le bleu des abysses et les nuances nacrées des coquillages. Tout rappelle l’eau, la vie marine, la lumière filtrée sous la surface. On est loin du simple “beau”. On est dans l’émotion, la réflexion, la poésie.

Une invitation à ralentir… et à rêver

Sympoiesis est plus qu’un défilé : c’est une expérience. Iris van Herpen nous rappelle que la haute couture peut être un espace d’engagement, un laboratoire du futur, un art du vivant. En tissant ensemble art, science et nature, elle nous invite à ralentir, à respirer… et à repenser notre manière de créer et de consommer.

Et si le luxe de demain, c’était justement de prendre soin ? De créer moins, mais mieux ? De porter non pas des tendances, mais des histoires ?

💡 À retenir

Une chose est sûre : chez Iris van Herpen, la mode ne se contente pas de suivre le courant. Elle devient elle-même une force de vie. Retrouvez nos derniers articles sur notre page d’accueil.

Crédit photos et vidéo Ginn Brussels

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