Se faisant régulièrement l’écho du design belge, le CID – Centre d’Innovation et de Design du Grand-Hornu met à l’honneur Lucile Soufflet avec une première exposition monographique dédiée à son travail. Une immersion fascinante dans l’univers de cette designeuse industrielle, qui réinvente notre rapport à l’espace public tout en cultivant une approche sensible et expérimentale en atelier.
Un design au service du lien social
Diplômée de l’ENSAV La Cambre en 1996 et née à Charleroi en 1975, Lucile Soufflet s’est imposée comme une référence en mobilier urbain. Ses créations ne se contentent pas d’être fonctionnelles ; elles sont pensées comme des espaces d’interaction, jouant avec les archétypes pour inviter chacun à repenser sa relation à l’environnement et aux autres. Son célèbre banc circulaire enserrant un arbre en est une parfaite illustration : un design qui fait écho à son contexte, tout en favorisant de nouvelles façons de s’asseoir, d’échanger, de contempler.
Lucile Soufflet place l’humain au centre de son processus créatif. Ses créations sont inclusives, adaptées à toutes et tous, sans distinction d’âge, de taille ou de mobilité. Le banc du Grand-Hornu, conçu pour accueillir les personnes à mobilité réduite, illustre parfaitement cette volonté de concevoir un design accessible et bienveillant.

Une exposition en deux temps : de l’espace public à l’atelier
L’exposition au CID explore deux facettes essentielles du travail de la designeuse : l’interaction avec l’espace public et la recherche en atelier.
1. L’espace public : des formes qui dialoguent avec leur environnement
Photographies, vidéos et plans viennent témoigner du dialogue constant entre les créations de Lucile Soufflet et leur cadre d’implantation. Son mobilier urbain s’inscrit dans le paysage en jouant avec les formes et les références locales : à Schaerbeek, ses bancs s’inspirent des motifs Art Nouveau, tandis qu’au Grand-Hornu, ses structures de jeux évoquent les arches du site historique. Chaque projet naît d’une étude minutieuse du contexte, pour mieux s’intégrer et interagir avec les passants.
Certaines créations sont également issues de processus participatifs, où les usagers sont invités à exprimer leurs besoins. Son mobilier invite à se réapproprier l’espace : assis, allongé, accoudé, en mouvement… Il ne dicte pas un usage, il l’inspire.







2. L’atelier : un espace d’expérimentation et de précision
Si l’espace public est son terrain de jeu privilégié, Lucile Soufflet cultive aussi une approche plus introspective dans son atelier. Cette partie de l’exposition dévoile son processus de création, de la maquette à l’objet final, en passant par la recherche de matériaux et l’expérimentation de formes nouvelles.
Des œuvres plus intimes en céramique et en verre révèlent une autre facette de son travail : un rapport délicat aux matières et aux textures, où le design se fait exploration sensorielle. Son atelier devient alors un laboratoire d’idées, où chaque objet est une réponse aux interrogations qui jalonnent sa carrière.



Un ancrage personnel et une vision tournée vers demain
Lucile Soufflet ne se contente pas de créer du mobilier urbain : elle tisse des liens avec le territoire. Son attachement au passé industriel de Charleroi et à ses racines familiales dans les charbonnages transparaît dans sa manière d’aborder les matériaux et les formes.
Son travail, exposé de mars à août 2025 au CID du Grand-Hornu, témoigne d’une vision du design à la fois engagée et poétique. Entre objets du quotidien et sculptures urbaines, Lucile Soufflet nous rappelle que le mobilier n’est pas qu’un élément fonctionnel : c’est un acteur du vivre-ensemble.
📍 Infos pratiques
- Lieu : Grand-Hornu, CID – Centre d’Innovation et de Design
- Adresse : Rue Sainte-Louise, 82 – 7301 Hornu, Belgique
- Dates : De mars à août 2025
- Horaires : Tous les jours de 10h à 18h (fermé le lundi)
- Site officiel : cid-grand-hornu.be